EQS déploie la méthode Six Sigma dans un package spécialement dédié aux PME/PMI françaises.

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Trois questions à  Gilbert Perrenot, PDG d’Europe Qualité Services.

Qu’est-ce qui vous a conduit à  adapter Six Sigma pour les PME/PMI ?
Gilbert Perrenot : Il y a deux ou trois ans, nous avons vu arriver Six Sigma en force en Europe. Mais la façon dont la démarche est présentée et déployée laisse apparaître une méthodologie accessible seulement aux grandes entreprises, car lourde et chère. Le besoin d’amélioration est cependant omniprésent dans les PME/PMI, et les méthodes classiques d’amélioration (PDCA, Ishikawa, Cinq Pourquoi, Problem Solving, 8D…) montrent leurs limites. Si l’on veut atteindre, comme le demandent les clients du secteur automobile, le zéro défaut ou le ppm, des méthodes de rupture s’imposent. De la même façon que nous avons développé, il y a quatre ans, la méthode CEM (Ecoute/Captation des besoins) pour les PME/PMI, nous venons d’adapter Six Sigma à  la culture des PME/PMI françaises. Cette adaptation s’est traduite par une simplification de certains aspects de la méthode originelle (langage, méthodologie et mise en œuvre de la démarche) et par une intégration d’outils innovants tels que le FD X 50-180 relatif à  la gestion des défauts de contribution (aspect économique), le Knowledge Management (inventaire des compétences), le Balanced Scorecard (mesure), et bien d’autres encore.

Vous avez vous-même été formé très top à  Six Sigma ?
Gilbert Perrenot : La méthode est en effet entrée en Europe durant les années 80 suite au succès légendaire de Motorola. J’ai été formé à  ce moment-là , et j’ai par conséquent appliqué Six Sigma chez Alpha-Roméo, en Italie. Il s’agissait déjà  de méthodes sophistiquées, qui nécessitaient l’implication forte de la direction et des ressources dédiées. En créant ensuite Europe Qualité Services, j’ai diffusé quelques principes de Six Sigma dans les entreprises, essentiellement sous la forme d’applications statistiques, avant de voir arriver, à  nouveau, un Six Sigma repackagé en Europe au début des années 2000.

Que préconisez-vous pour les PME-PMI ?
Gilbert Perrenot : Le package Six Sigma, c’est bien pour les grandes entreprises. Pour les PME/PMI, il n’est pas nécessaire de décliner l’ensemble des formations, d’autant que beaucoup d’entreprises (notamment celles du secteur automobile) savent déjà  réaliser des AMDEC ou effectuer des recueils ou des analyses statistiques de données. Tout commence dans l’entreprise par une démarche de diagnostic préalable. Nous identifions avec la direction les processus à  améliorer de façon prioritaire, ainsi que les ressources concernées. Nous procédons ensuite à  l’inventaire des compétences, ce qui nous permet d’identifier les besoins strictement nécessaires en formation par rapport aux ressources concernées. Les formations sont dispensées au fur et à  mesure de l’avancement des projets Six Sigma.

La démarche Six Sigma à  la portée des PME/PMI françaises se distingue de la méthode américaine par le fait qu’elle définit au départ deux typologies de problèmes à  résoudre : les problèmes pouvant être résolus par les outils de l’amélioration classiques, c’est-à -dire les outils du Problem Solving, mais déployés dans un objectif d’éradication des défaillances et des défauts (80% des problèmes peuvent être résolus par des outils classiques) ; les problèmes d’un grande difficulté nécessitant des outils plus sophistiqués, parfois dits « avancés ». Dans le premier cas, c’est l’organisation qui est de « rupture », dans le deuxième cas, c’est l’organisation et les outils qui sont de « rupture ».

Toujours à  l’attention des PME/PMI de l’industrie et des services, nous avons conçu avec CAP AFNOR une offre interentreprises à  partir d’expériences pratiques rencontrées sur le terrain. CAP AFNOR propose ainsi 3 formations de base (Champion sur 2 jours, Green-Belt sur 8 jours, Black-Belt sur 15 jours). Les formations dispensées présentent une démarche complète s’appuyant sur des outils simples, et sur d’autres plus avancés, mais qui, dans tous les cas, n’imposent pas l’utilisation de logiciels spécifiques. Le logiciel bien sàûr étant une aide bénéfique, mais non indispensable dans un premier temps.

Démarche SIX SIGMA : CONCEPTS

Démarche SIX SIGMA : CHAMPION

Démarche SIX SIGMA : GREEN-BELT

Démarche SIX SIGMA : BLACK-BELT

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